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Destinataire(s) : M. le maire de Petite Ile (Serge Hoarau), M. le président de la CIVIS et M. le préfet de la région La Réunion (Jérôme Filippini)

Les récifs de Grande Anse menacés, protégeons cette oasis de vie corallienne

 Si les récifs coralliens de La Réunion sont en perdition, Grande Anse abrite les récifs les plus vivants de toute La Réunion [1]. Le bassin de baignade est connecté à ce récif hébergeant une biodiversité exceptionnelle [2]. Malgré ces enjeux écologiques majeurs, le commune de Petite-Île a pour projet l’extension du bassin de baignade de Grande Anse qui est budgétisée à environ 7 millions d'euros. Ce projet met fortement en péril ces trésors. Au vu de la dépendance de la population côtière réunionnaise aux récifs coralliens, venir détruire le seul espace de vie sous-marine prolifique restant est une hérésie.

Par cette pétition, nous demandons à M. le Maire de Petite-île, à M. le président de la CIVIS et à M. le Préfet de La Réunion, de renoncer au projet d'extension du bassin de Grande Anse et de fosse de natation afin de protéger les récifs coralliens, et non détruire cette biodiversité exceptionnelle au service des seuls intérêts économiques, sans solliciter réellement l’avis de la population locale.

Partagez, et signez massivement cette pétition 🙏 

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

 Nous l’avons fait, les scientifiques l’ont fait. Ils ont parcouru tous les récifs coralliens de La Réunion pendant trois ans. Leur constat est clair, Grande Anse abrite le plus de coraux (recouvrement corallien moyen d’environ 54%), alors que la situation est très problématique à l’ouest (recouvrement corallien moyen d’environ 16% sur la pente externe de l'Hermitage - La Saline). À cela vient s’ajouter un livret rédigé par VieOcéane pour témoigner de la biodiversité exceptionnelle du bassin de baignade de Grande Anse. 
Ces résultats ont été partagés aux services de l’État compétents en la matière (la commune de Petite Ile, Préfecture, DEAL, etc.). Toutefois, la mairie et la préfecture prévoient l’agrandissement du bassin de baignade, les arguments étant la compétence du savoir nager en classe primaire et la sécurisation de la baignade. 

Le problème, c’est que cet agrandissement implique de grands aménagements : 

⚠️La reconstruction de l'enrochement marin qui atteindrait un total de 6 500m². Le bassin doublerait de surface ! 

⚠️Un enrochement si grand que le renouvellement de l'eau ne pourra pas garantir un bon état sanitaire et favorisera le développement de bactérie comme les staphylocoques ou Escherichia coli.

⚠️ Une fosse de natation creusée sur une surface de 650m² (environ 22x30m) avec une profondeur maximale de 1,50 m. Cette fosse représenterait 10% de la surface du futur bassin de Grande Anse. 

⚠️ Une canalisation, d’une longueur d’environ 120m sous la plage et le bassin de baignade, construite pour dévier les eaux pluviales polluées par les différents usages du bassin versant (agriculture, eaux usées domestiques) directement sur le récif de Grande Anse !

Ce projet est incohérent sur de nombreux aspects.

Incohérence écologique
👉 Les travaux vont engendrer une destruction physique des colonies coralliennes du bassin. La commune de Petite-Île affirme que les travaux d’extension ne viendront pas impacter directement les formations coralliennes grâce à un suivi en continu de la turbidité des eaux sera mis en place pour éviter les impacts indirects sur les colonies coralliennes. Si théoriquement c’est possible, dans la pratique, la complexité vient questionner l’efficacité d’une telle mesure.  En effet, les impacts physiques des machines de construction viendront déstabiliser la biodiversité, et des tonnes de sédiments en suspension viendraient étouffer les coraux du bassin mais aussi du récif corallien juxtaposé. Ainsi, les récifs coralliens auront peu de chance de pouvoir revenir à leur état actuel après les travaux, le changement climatique et les pressions grandissantes du bassin versant ne donnent pas les conditions environnementales à cette résilience. 

👉 Cette dégradation attendue des récifs nous rend plus vulnérables face aux fortes houles et aux cyclones qui vont augmenter en intensité au vu des prévisions météorologiques locales. 

👉 Ce projet d’aménagement s’inscrit dans un contexte plus global de dégradation accélérée des récifs coralliens mondiaux (50% des récifs coralliens mondiaux ont déjà disparu !) - et de la dégradation aiguë des récifs coralliens de La Réunion (environ 65% de recouvrement par les coraux en 1980 pour environ 20% de recouvrement en 2024). Parallèlement, des lois nationales visent à protéger la biodiversité, notamment la protection de 100% des récifs coralliens en 2025, objectif de la Stratégie Nationale pour les Aires Protégées. Ce projet d’extension du bassin est donc en totale contradiction avec ces objectifs nationaux.
À l’heure où la biodiversité réunionnaise s’effondre, à l'heure où notre vulnérabilité face au changement climatique est galopante, avons-nous besoin de projets comme celui défendu par la commune de Petite-Île ? 

Incohérence sociale :
👉 Un argument en faveur du projet est la protection face aux requins. La commune affirme observer de façon récurrente des requins dans le bassin, sans pour autant donner les sources de ses propos. Or, le seul accès des requins serait l’ouverture à l’ouest du bassin lors des marées hautes. Est-ce que la commune de Petite-Ile assure la protection des usagers en ayant connaissance de ce fait sans n’avoir jamais fermé cet accès ? Si les requins constituent la raison principale du projet, il existe des alternatives, comme la construction d’un poste de secours et l’installation de blocs basaltiques pour fermer l’ouverture ouest, mesures qui semblent amplement suffisantes, et qui permettraient de réduire drastiquement les impacts sur les coraux. 

👉 L’argument pour cet aménagement est d’offrir une capacité de charge supérieure au bassin actuel, qui selon la commune de Petite-Île est atteinte (selon quelle étude ?), ce qui assurerait l’accueil d’un public croissant. Or, aucune mesure n’est prévue pour freiner l’augmentation de la fréquentation du site. Il semble y avoir une incohérence entre les prérogatives de soutenabilité soulignées par France Stratégie et la stratégie locale d’augmenter l’attractivité d’un site touristique sans objectif de limiter l’augmentation de fréquentation.

👉 De plus, la population de Petite-Île et les usagers de Grande Anse n'ont pas été sollicités en amont du projet. Cette extension ne répond à aucune demande citoyenne, elle répond aux intérêts économiques du tourisme [3]..

✊ Il est donc urgent de se mobiliser pour affirmer à la commune de Petite-Île que la population locale est contre ce projet qui est en incohérence avec les stratégies de soutenabilité que nous devons prendre collectivement. Cette mobilisation doit être aussi massive que possible pour faire face aux intérêts économiques du projet.

Vous pouvez suivre les informations sur
notre page Facebook.

À vous de jouer. À nous de jouer !  

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Notes et références : 
[1] Rapport de Broudic et al. 2024.
[2 Livret de VieOcéane, 2024
[3] Le Comité d'Orientation Stratégique du Tourisme avait stipulé en 2013 que la "création de zones de loisirs structurées autour du bassins de baignade est une orientation prioritaire pour l'attractivité touristique de l'île de La Réunion". 
Grande Anse, Petite Île, La Réunion

Maps © Stamen; Data © OSM and contributors, ODbL

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