25 signatures atteintes
Destinataire(s) : Yvan CORDIER (préfet de Haute-Loire), Fabrice PANNEKOUCKE (président de la Région Auvergne - Rhône-Alpes), Laurent WAUQUIEZ (député de Haute-Loire et conseiller spécial de la Région Auvergne - Rhône-Alpes)
RN88 : STOP à la destruction de 190ha d'espaces naturels
En Haute-Loire, entre Le Pertuis et Saint-Hostien, 190 hectares de terres agricoles, de forêts et de zones humides sont en train de disparaître sous les pelleteuses et le béton pour faire place à une déviation de la RN88. Avec ce projet, le gain de temps pour un trajet entre Saint-Étienne et Le Puy-en-Velay est estimé à 3 minutes pour les voitures et 1 minute pour les poids-lourds sur cette 2x2 voies qui atteindra 11km de long. De nombreuses espèces animales et végétales protégées risquent de disparaître de cet écosystème, des sources d'eau seront taries ou polluées, des agriculteur·ices perdront la majorité de leurs terres. Ce projet est démesuré, et en contradiction complète avec l'impératif de protection du vivant et de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Nous demandons l'arrêt de la construction de cette route et la mise en étude de solutions alternatives sérieuses et respectueuses de l'environnement.
Pourquoi faut-il agir maintenant ?
Début 2020, sur fond de campagne électorale, Laurent Wauquiez alors Président de la Région Auvergne - Rhône-Alpes (AURA), annonce la reprise d'un projet vieux de 30 ans : la construction de la déviation de 2 bourgs de la RN88. La déclaration d'utilité publique du projet, abandonné depuis par l'Etat, est alors périmée depuis 2007. Le projet coûtera 226 millions d'euros selon la Région AURA qui en finance 90%. Il coûtera en réalité probablement beaucoup plus, entre 500 et 600 millions d'euros selon ses opposant·es. L'augmentation du trafic routier aura également un impact sur la pollution de l'air, l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, et la pollution sonore.
Pendant et après les travaux, la biodiversité est et sera lourdement impactée par la disparition de corridors écologiques et la destruction d'habitats de plus de 100 espèces animales et végétales. Un collectif d'habitant·es, de paysan·nes et de défenseur·euses du vivant s'est autour de "La Lutte des Sucs" pour défendre l'arrêt de ce projet mortifère.
Depuis 5 ans, 5 nouvelles espèces protégées ont été découvertes sur le site : le Crossope aquatique (un amphibien à enjeu fort), le Campagnol amphibie (un rongeur à enjeu fort), le Cuivré des marais (un papillon à enjeu fort), le Crapaud Calamite (un amphibien à enjeu modéré), et le Triton palmé (un amphibien non cité dans l'étude d'impact). Pourtant, alors que le maître d'ouvrage ne possède pas la maîtrise foncière des terrains pour les zones de compensation environnementale, les travaux ont débuté avec l'abattage de dizaines d'hectares de forêts, la destruction de murets anciens, la défavorabilisation de terres agricoles, et la construction de plusieurs ouvrages d'art.
En 5 ans, de nombreux recours ont été déposés devant la justice, notamment par France Nature Environnement, mais après une annulation partielle de l'autorisation environnementale par le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand fin 2024, le processus judiciaire est amené à se poursuivre en Cour d'appel pour obtenir son annulation totale. Nous n'avons pas le temps d'attendre.
Nous, collectifs et associations en soutien à la Lutte des Sucs qui se bat contre la destruction de ces écosystèmes, demandons au Préfet de Haute-Loire de suspendre les travaux et à la Région Auvergne - Rhône-Alpes de mettre en étude des solutions alternatives respectueuses de l'environnement. Pour le même prix, il est possible de penser des liaisons de bus cadencées entre Saint-Étienne et le Puy-en-Velay, développer le fret ferroviaire, penser de petites déviations des 2 bourgs en 2x1 voie ou en limiter la vitesse à 30km/h. Ces alternatives crédibles et moins onéreuses (proposées par plusieurs organisations) n'ont pourtant jamais été envisagées sérieusement par la Région AURA.
Il est encore temps, mais il est urgent d'agir : seulement une petite partie du projet est sortie de terre, mais d'ici début 2026, le plus gros des travaux risque de mettre définitivement en péril les écosystèmes. Mobilisons-nous pour stopper ce projet !
Crédit photo : LR - rue43120
Crédit photo : LR - rue43120