100 signatures reached
To: Ville de Pantin, Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis, médias "alternatifs", universitaires et intellectuels
Appel pour une véritable écologie populaire contre le marketing des alternatives écologiques
Nous demandons deux choses : trouver d'urgence un lieu adapté en banlieue parisienne où le laboratoire écologique zéro déchet soit conventionné avec une commune (Pantin, Noisy-Le-Sec, etc.), et le retrait du projet de festival d'écologie populaire à la Cité Fertile de Pantin (2-3 juin 2023)
Why is this important?
Chaque jour de nouvelles initiatives témoignent d’une effervescence joyeuse et consensuelle en faveur de l’écologie. Festivals et tiers lieux se développent et avec eux une prospérité du « sympa », de la fête et du « cool », rassurante pour les sympathisant·es d’un mouvement qui semble aller dans le bon sens, faire consensus, croître et imprégner tous les secteurs de la vie sociale, économique et politique.
Intellectuel·les, artistes, chercheur·es, et journalistes y participent dans l’enthousiasme, fréquentent ces lieux, s’en font les témoins, leur donnent leur force de travail et y mobilisent leurs réseaux. Pourtant, ce milieu contribue dans de nombreux cas à une vaste entreprise de greenwashing, nuisible aux plan écologique et politique. Nous dénonçons ici ce greenwashing de certains éco (ou tiers) lieux « sympas » qui portent le masque de l’écologie populaire et détournent l’attention de la brutalité des répressions des lieux et pratiques écologistes, en fabriquant une indifférence à l’égard de lieux et de collectifs concrètement investis dans l’écologie populaire.
A Pantin, et auparavant à Noisy-Le-Sec, les activistes du Laboratoire Écologique Zéro Déchet (LEØ) ont créé un lieu où se tissent des actions de solidarité et de pratiques écologiques accessibles à tou·tes. Pourtant, en avril prochain, ses occupant·es seront expulsé·es des locaux de Pantin au prétexte qu’un écoquartier doit se construire. Les travaux ne débuteront cependant pas avant plusieurs années et il n’y a donc aucune urgence à les expulser et à priver ainsi toute une population d’un espace où développer de l’entraide et une écologie populaire.
Pendant ce temps-là, juste à côté du LEØ, la Cité Fertile est l’un de ces tiers lieu « écologique et sympa » en vogue, qui propose des activités payantes à un public filtré la plupart du temps à l’entrée par des gardiens racisés dont la présence signale la division raciale et sociale entre celles et ceux qui jouissent des propositions festives et culturelles et les éternel·les invisibles.
La Cité Fertile est le lieu choisi pour organiser un « Festival de l’écologie populaire » qui devrait réunir les 2 et 3 juin 2023 des intellectuel.les, des organisations et des médias, des think tanks et des fondations humanistes , ainsi que le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
La Cité Fertile n’a pourtant rien d’écologique ni de populaire en dépit de son esthétique faite de palettes de récupération. Son principal soutien est en effet la BNP Paribas, la banque la plus polluante de France, dénoncée par Oxfam depuis 2021, mise en cause et perquisitionnée en 2023 par le Parquet national financier dans un scandale de fraude fiscale aggravée , et récemment assignée en justice par trois associations pour son appui aux industries fossiles. La Cité Fertile ne cache pourtant pas son enthousiasme pour ce partenariat qu’elle met bien en valeur sur ses pages web. Ce tiers lieu est l’une des réalisations de l’agence Sinny & Ooko , qui créée des tiers lieux culturels dans une logique entrepreneuriale et de professionnalisation qui séduit les collectivité territoriales mais qui évince le milieu associatif. Quant au caractère populaire de ce lieu, les prix pratiqués pour les repas y sont élevés et nous disposons par ailleurs de témoignages indiquant qu’on a expulsé de la Cité Fertile des personnes parce qu’elles y avaient apporté leur propre pique-nique.
Ainsi, au moment où un lieu authentiquement vivant, précieux, porteur de milliers d’actions passées, présentes et à venir, voit ses occupant·es exposé·es à la précarité et à l’hostilité institutionnelle, à 20 mètres, le masque de l’écologie populaire est utilisé comme produit d’appel, comme paravent et caution mensongère, et recouvre soigneusement la face sombre du capitalisme et du colonialisme, avec le soutien naïf de personnalités qui travaillent à ce travestissement. Soulignons que la Cité Fertile n’a pas utilisé sa visibilité pour soutenir le LEØ ni aucune autre initiative du même type.
C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui trois appels aux journalistes, artistes, intellectuel·les, et à nos ami·es et camarades de lutte :
• Ne participez pas au festival de l’écologie populaire de Pantin les 2 et 3 juin 2023. Soyez plus vigilant·es et plus exigeant·es si vous souhaitez vraiment lutter aux côtés de celles et ceux qui incarnent les pratiques et les principes de l’écologie populaire et de la solidarité. Si le festival de l’écologie populaire devait être maintenu à la Cité Fertile, nous appellerions tous nos réseaux d’activistes à se rassembler le jour de son ouverture pour y manifester notre colère et dénoncer cette mascarade.
• Soutenez le Laboratoire Écologique Zéro Déchet et aidez-le publiquement à faire vivre réellement l’écologie populaire, l’entraide, et les formes de vie anticapitalistes qui s’y développent. Concrètement, nous appelons à signer sa pétition de soutien (ici) et à vous tenir prêt·es à venir défendre le lieu physiquement si la préfecture venait à faire appel à la force pour les expulser avant leur déménagement.
• Plus généralement, cessez de vous compromettre, soyez proches des précaires et des collectifs engagés qui observent vos compromissions. Le monde universitaire, celui de l’écologie « sympa » et celui des médias, y compris alternatifs, est colonisé chaque jour par les lobbyistes au service du libéralisme radicalisé et des industries polluantes. L’université ne devrait pas se contenter de survoler les enjeux écologiques sans nouer d’alliance avec les collectifs en lutte alors qu’elle s’ouvre largement aux appétits des puissances industrielles. Il s’agit de retrouver une dignité de la critique au service des émancipations et du vivant en lutte, et non au service d’elle-même.
Intellectuel·les, artistes, chercheur·es, et journalistes y participent dans l’enthousiasme, fréquentent ces lieux, s’en font les témoins, leur donnent leur force de travail et y mobilisent leurs réseaux. Pourtant, ce milieu contribue dans de nombreux cas à une vaste entreprise de greenwashing, nuisible aux plan écologique et politique. Nous dénonçons ici ce greenwashing de certains éco (ou tiers) lieux « sympas » qui portent le masque de l’écologie populaire et détournent l’attention de la brutalité des répressions des lieux et pratiques écologistes, en fabriquant une indifférence à l’égard de lieux et de collectifs concrètement investis dans l’écologie populaire.
A Pantin, et auparavant à Noisy-Le-Sec, les activistes du Laboratoire Écologique Zéro Déchet (LEØ) ont créé un lieu où se tissent des actions de solidarité et de pratiques écologiques accessibles à tou·tes. Pourtant, en avril prochain, ses occupant·es seront expulsé·es des locaux de Pantin au prétexte qu’un écoquartier doit se construire. Les travaux ne débuteront cependant pas avant plusieurs années et il n’y a donc aucune urgence à les expulser et à priver ainsi toute une population d’un espace où développer de l’entraide et une écologie populaire.
Pendant ce temps-là, juste à côté du LEØ, la Cité Fertile est l’un de ces tiers lieu « écologique et sympa » en vogue, qui propose des activités payantes à un public filtré la plupart du temps à l’entrée par des gardiens racisés dont la présence signale la division raciale et sociale entre celles et ceux qui jouissent des propositions festives et culturelles et les éternel·les invisibles.
La Cité Fertile est le lieu choisi pour organiser un « Festival de l’écologie populaire » qui devrait réunir les 2 et 3 juin 2023 des intellectuel.les, des organisations et des médias, des think tanks et des fondations humanistes , ainsi que le Conseil Départemental de Seine-Saint-Denis.
La Cité Fertile n’a pourtant rien d’écologique ni de populaire en dépit de son esthétique faite de palettes de récupération. Son principal soutien est en effet la BNP Paribas, la banque la plus polluante de France, dénoncée par Oxfam depuis 2021, mise en cause et perquisitionnée en 2023 par le Parquet national financier dans un scandale de fraude fiscale aggravée , et récemment assignée en justice par trois associations pour son appui aux industries fossiles. La Cité Fertile ne cache pourtant pas son enthousiasme pour ce partenariat qu’elle met bien en valeur sur ses pages web. Ce tiers lieu est l’une des réalisations de l’agence Sinny & Ooko , qui créée des tiers lieux culturels dans une logique entrepreneuriale et de professionnalisation qui séduit les collectivité territoriales mais qui évince le milieu associatif. Quant au caractère populaire de ce lieu, les prix pratiqués pour les repas y sont élevés et nous disposons par ailleurs de témoignages indiquant qu’on a expulsé de la Cité Fertile des personnes parce qu’elles y avaient apporté leur propre pique-nique.
Ainsi, au moment où un lieu authentiquement vivant, précieux, porteur de milliers d’actions passées, présentes et à venir, voit ses occupant·es exposé·es à la précarité et à l’hostilité institutionnelle, à 20 mètres, le masque de l’écologie populaire est utilisé comme produit d’appel, comme paravent et caution mensongère, et recouvre soigneusement la face sombre du capitalisme et du colonialisme, avec le soutien naïf de personnalités qui travaillent à ce travestissement. Soulignons que la Cité Fertile n’a pas utilisé sa visibilité pour soutenir le LEØ ni aucune autre initiative du même type.
C’est pourquoi nous lançons aujourd’hui trois appels aux journalistes, artistes, intellectuel·les, et à nos ami·es et camarades de lutte :
• Ne participez pas au festival de l’écologie populaire de Pantin les 2 et 3 juin 2023. Soyez plus vigilant·es et plus exigeant·es si vous souhaitez vraiment lutter aux côtés de celles et ceux qui incarnent les pratiques et les principes de l’écologie populaire et de la solidarité. Si le festival de l’écologie populaire devait être maintenu à la Cité Fertile, nous appellerions tous nos réseaux d’activistes à se rassembler le jour de son ouverture pour y manifester notre colère et dénoncer cette mascarade.
• Soutenez le Laboratoire Écologique Zéro Déchet et aidez-le publiquement à faire vivre réellement l’écologie populaire, l’entraide, et les formes de vie anticapitalistes qui s’y développent. Concrètement, nous appelons à signer sa pétition de soutien (ici) et à vous tenir prêt·es à venir défendre le lieu physiquement si la préfecture venait à faire appel à la force pour les expulser avant leur déménagement.
• Plus généralement, cessez de vous compromettre, soyez proches des précaires et des collectifs engagés qui observent vos compromissions. Le monde universitaire, celui de l’écologie « sympa » et celui des médias, y compris alternatifs, est colonisé chaque jour par les lobbyistes au service du libéralisme radicalisé et des industries polluantes. L’université ne devrait pas se contenter de survoler les enjeux écologiques sans nouer d’alliance avec les collectifs en lutte alors qu’elle s’ouvre largement aux appétits des puissances industrielles. Il s’agit de retrouver une dignité de la critique au service des émancipations et du vivant en lutte, et non au service d’elle-même.