Skip to main content

Destinataire(s) : Elisabeth Borne, Première Ministre et Clément Beaune, Ministre délégué aux transports

Madame la Première Ministre, sauvez les 3 milliards pour le train !

Dans son grand plan d'avenir pour les transports dévoilé en mars 2023, Elisabeth Borne a annoncé un investissement de 100 milliards d'euros pour le transport ferroviaire ! C'est une excellente nouvelle pour le train, qui a besoin d'investissements conséquents, comme nous le demandions depuis plusieurs mois ! 🥳🚅

Ce plan d’investissement devra améliorer et renforcer massivement l’offre de train afin de permettre au plus grand nombre l’accès à une alternative à la voiture individuelle. Des interrogations subsistent néanmoins sur la place accordée aux petites lignes de train et aux trains de nuit, deux maillons pourtant indispensables pour se déplacer au quotidien et sur de longues distances.

Cependant, ce plan "d'avenir" pour les transports manque encore de cohérence : n'y sont pas mentionnés l’arrêt du financement de l’ensemble des nouveaux projets routiers et la nécessaire réduction du trafic aérien, à commencer par l'abandon de tous les projets d'extensions d'aéroports encore en cours sur le territoire. Restons mobilisé.es !

L’Assemblée nationale a voté ce lundi 31 octobre dans le projet de loi de finances 2023 un investissement de 3 milliards d’euros supplémentaires pour le développement du ferroviaire. Pourtant, le gouvernement a choisi de censurer ce vote par l’utilisation, une nouvelle fois, de l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, privant les Françaises et les Français d’un investissement indispensable à la préservation du climat et à la préparation des mobilités de demain.

Alors que le tout récent rapport de l’ONU esquisse un scénario catastrophe si nous ne réduisons pas au plus vite nos émissions de GES, et que l’une des solutions les plus efficaces pour diminuer celles des transports, premier secteur émetteur en France, est le développement massif du ferroviaire, le gouvernement s’entête à bloquer une décision historique de la représentation nationale.

Lors de la deuxième lecture du texte à l'Assemblée Nationale, nous demandons à Élisabeth Borne d'allouer ces 3 milliards d'euros supplémentaires au ferroviaire.

Pourquoi faut-il agir maintenant ?

Madame la Première Ministre,

Les études le montrent : le train est un mode de transport nettement moins polluant que l’avion ou la voiture. A trajet équivalent, le train émet en moyenne 66 fois moins de GES que l'avion et 20 fois moins que la voiture (1). Investir dans le ferroviaire c'est donc investir pour lutter contre la crise climatique.

Lundi 31 octobre, le vote historique par l’Assemblée nationale allouant 3 milliards d’euros de plus pour le ferroviaire dans le budget 2023 (2) représentait une réelle bouffée d’oxygène et un espoir de donner enfin les coudées franches pour redévelopper ce mode de transport que nous n’aurions jamais dû délaisser.

Pourtant, suite à ce vote, votre ministre délégué aux transports, Clément Beaune a raillé “Ce sont les milliards qui volent en escadrille”. Jusqu’à présent ce sont surtout les émissions de gaz à effet de serre des transports qui s’envolent ! Premier secteur d’émissions en France, les transports représentent à eux seuls un tiers du budget carbone de la France, et c’est le seul secteur où les émissions étaient plus élevées en 2019 qu’en 1990.

Dans son dernier rapport annuel “Dépasser les constats, mettre en œuvre les solutions”, le Haut Conseil pour le Climat rappelle qu'il faudrait atteindre près de 4 Mt de réduction par an pour le secteur des transports, alors que l'on a réduit en moyenne de seulement 0,7 Mt par an (depuis 2002) (3). Cela revient à multiplier l'effort par près de 6 au cours des prochaines années. Donner les moyens au train de se développer est donc tout sauf un caprice, c’est une absolue nécessité, car comme le note le Haut Conseil pour le Climat “les financements ne sont pas assurés dans la durée et le développement des services de mobilité bas carbone est encore lent et hétérogène”

D’autre part, les moyens de transport polluants comme la voiture ont bénéficié encore très récemment de sommes colossales allouées par le gouvernement : 8 milliards d’euros en aides sur les carburants qui ont atterri principalement dans la poche de ménages les plus aisés (4) durant la crise énergétique, alors que le train reste toujours la dernière roue du carrosse.

Le GIEC nous alerte depuis des années, et les conclusions des derniers rapports parus cette année sont sans appel : les émissions doivent s’infléchir sans tarder pour limiter le réchauffement global à 1,5 °C. Dans ces conditions, chaque investissement compte. Et chaque investissement faisant défaut nous expose à un “scénario catastrophe”, tel que prédit par le récent rapport de l’ONU, qui établit que l’Europe se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde. En France, nous pourrions atteindre +3,8°C à l’horizon 2100 (5).

Madame la Première Ministre, pour préparer l’avenir, pour protéger les populations du changement climatique et structurer les mobilités de demain, nous vous demandons de ne pas couper les ailes du train ! Allouez ces 3 milliards d’euros indispensables au développement du ferroviaire en France !

***
***

Premiers signataires :
Zoé Mary (Alternatiba), Marie Cohuet (ANV-COP21), Jean-François Julliard (Greenpeace France), Pascal Dauboin (Collectif Oui au train de nuit), Jean-Baptiste Dusson (Résistance climatique), Charlène Fleury (Rester sur Terre), Victor Vauquois (Terre de luttes), Capucine Saulpic (NADA Lille), Florence Joly (Collectif Stop Extension Aéroport Marseille Provence), Gilliane Le Gallic (Alofa Tuvalu), Airy Chrétien et Thierry Bitouzé (Collectif citoyen 06, Nice), Bernard Schéou (enseignant-chercheur), Nicole Tagand (Collectif de l’étoile ferroviaire de Veynes), Catherine Rainaudo (Collectif ligne Nice-Breil sur Roya-Cuneo-Vintimille), Gilles Marcel (NOSTERPACA), Raymond Pelloux (Mobilités Alpines), Alain Filhol (AGV ligne Grenoble Veynes Gap), Stephane Coppey (Destination trains de nuit), Marc Gouttebroze (Collectif Nous Voyageurs ! Massif central), Joël Hillaireau (Sauvons les trains Nantes-La Rochelle-Bordeaux), Stuart Page (Collectif "Atterrissons d'urgence", Montpellier), Hervé Gasdon (Société Alpine de Protection de la Nature - France Nature Environnement Hautes-Alpes), AMIGA (Association des amis du viaduc de Garabit et de la ligne Béziers Neussargues Clermont-Ferrand), Erick Marchandise (Collectif "Mon vélo dans le train")

Sources :
(1) Base Carbone ADEME
(2) Amendementn°II-345 du PLF 2023 : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/amendements/0273C/AN/345
(3) Observatoire Climat Energie : https://www.observatoire-climat-energie.fr/climat/transport/
(4) https://www.google.com/url?q=https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/carburants-les-plus-aises-premiers-beneficiaires-de-la-ristourne-a-la-pompe-1778083
(5) https://esd.copernicus.org/articles/13/1397/2022/esd-13-1397-2022.pdf

Comment elle sera remise

Par email et par voie de presse

Catégorie

Actualités

2023-10-20 14:27:33 +0200

La campagne a réussi avec 6,081 signatures

2022-12-18 18:51:46 +0100

5,000 signatures atteintes

2022-11-25 13:07:38 +0100

1,000 signatures atteintes

2022-11-12 17:49:17 +0100

500 signatures atteintes

2022-11-04 19:12:58 +0100

100 signatures atteintes

2022-11-04 18:12:32 +0100

50 signatures atteintes

2022-11-04 16:49:56 +0100

25 signatures atteintes

2022-11-04 11:32:09 +0100

10 signatures atteintes