L'avenir de nos montagnes est l'affaire de toutes et tous. C'est un enjeu trop important pour être laissé à des responsables insouciants ou inconscients.
- TL Winter, c’est le symbole des
giga-évènements culturels ou sportifs (comme il en existe d’autres dans notre région) qui exploitent les cimes jusqu’au dernier filon économique que leurs promoteurs peuvent en tirer.
- TL Winter, c’est le symbole d’un imaginaire selon lequel on peut abîmer la montagne et ses écosystèmes simplement pour s’amuser, dans un
comportement de prédation au mépris de tous les impacts.
- TL Winter, c’est un exemple de la
maladaptation au changement climatique : une diversification des activités dans les territoires de montagne, oui, mais pas réservée aux plus aisé.es, pas au détriment des écosystèmes et sur le dos du contribuable !
Annuler le contrat actuel permettrait de lancer un véritable appel d'offre et de réfléchir collectivement à une animation culturelle et touristique plus inclusive, respectueuse de l’environnement et locale.
Qu'est-ce qui ne va pas avec ce festival ?
Tout d'abord le milieu fragile et aujourd'hui menacé de la montagne n'est ici qu'un décor, auquel les festivaliers ne s'intéressent pas vraiment. C'est juste un cadre sympathique et original pour faire la fête.
Ce qui explique que
plusieurs réglementations soient méconnues, pour ne pas dire délibérément enjambées :
-
volumes sonores largement dépassés, de jour comme de nuit, en infraction au Code de la Santé Publique, comme cela a été démontré par l'Agence régionale de Santé d'abord, dès 2023, puis par des mesures que nous avons réalisées avec Mountain Wilderness et France Nature Environnement Isère en 2025, nuisances que l'organisateur lui-même a reconnues,
-
travaux d’agrandissement du stade réalisés sans affichage du permis de construire, pour un montant de 600 000 €, et dont la légalité reste à établir,
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subventions de plusieurs collectivités ou organismes publics, pour une manifestation commerciale privée largement bénéficiaire, alors que l'argent public manque pour tant d'autres manifestations culturelles, alors que les retombées économiques positives du festival pour le territoire sont encore à démontrer. L’Alpe d’Huez subventionne le festival à hauteur de plus de 2 M€ (un chiffre voué à augmenter), quand la société belge Tomorrowland a un chiffre d’affaire de 25 M€ par an. Un « coup de pouce » indécent pour une commune de cette taille (plus d’infos sur les subventions
ici),
- une
convention avec la société Tomorrowland Winter dont les conditions de passation interrogent. Nous avons demandé son étude par la Préfecture de l'Isère, et demandé que soit saisi le tribunal administratif.
Plus globalement nous dénonçons :- la surexploitation des ressources et l'inconscience écologique : 47 % des festivalier.es viennent de l'étranger et bien souvent en avion. A cela s'ajoutent les dizaines de semi-remorques qui apportent matériels, frites et bières depuis… la Belgique, les statues géantes de glace, la neige artificielle en mars, les scènes bruyantes dans un environnement de haute montagne fragile, etc. Bref l’empreinte écologique associée à l'évènement est colossale.
- un événement élitiste : le festival s’adresse aux plus aisé.es avec des places de 875 € à 7 000 € la semaine. Qui a les moyens de débourser des centaines, voire des milliers d’euros pour un tel événement ?
- un modèle économique inadapté pour l'avenir de la montagne : ce festival n’est pas nécessaire à la vie économique de la station, mais accroît sa dépendance économique au tourisme. C’est d’autant plus inadapté qu’il s’agit, au travers de ce festival, de séduire une clientèle venant des 4 coins du globe alors que la station souffre dans le même temps de sur-fréquentation puisque les stations de moyenne montagne alentour sont en déficit d’enneigement.
- pire encore, le manque à gagner pour les remontées mécaniques s'est chiffré en centaines de milliers d'euros (forfaits à prix réduits, faible attractivité voire évitement de nouveaux skieurs). Et tous.tes les commerçant.es ne bénéficient pas également de la supposée « manne économique » qu’est censée être le TL Winter. Quant aux commerces qui en profitent, si l’on se réfère aux articles de presse, c’est en adaptant leur offre à cette clientèle fortunée, c’est-à-dire en approvisionnant spécifiquement des produits de luxe pour cette période. Est-ce bien raisonnable ?
Un nouvel imaginaire à inventer et à promouvoir
Nous souhaitons pouvoir prendre le temps de réfléchir collectivement à ce que nous souhaitons pour nos territoires. Nous souhaitons nous poser des questions cruciales : quelle montagne voulons-nous pour demain ? Quels évènements culturels ? Jusqu’où avons-nous le droit d’exploiter notre environnement pour le bénéfice de quelques-uns ?
Un festival qui respecte nos valeurs c'est :
- un festival qui limite au maximum son impact environnemental avec une réflexion réelle sur tous les postes d’émissions carbone et pressions anthropiques sur l’écosystème local ;
- un festival qui se soucie de la protection des milieux fragiles (ici la montagne) ;
- un festival accessibles à tous.tes, gratuit ou à des prix accessibles ;
- un festival bénéficiant réellement à tous.tes les acteurices locaux ;
- un festival basé sur une véritable implication des acteur.ices locaux dans les prises de décisions et s'assurant du consentement de la population du territoire pour le mettre en place.
Qui sommes-nous ?
Notre collectif s’est formé en octobre 2023, faisant suite à des mobilisations des acteurs environnementaux et culturels de la région. Parmi nous, des militante·e·s de différentes associations et mouvements écologistes et sociaux sont présent·es... Mais aussi de simples citoyens, amoureux de la montagne et de ce qu'elle représente encore.
Nous avons mené de nombreuses actions, afin de sensibiliser aux impacts multiples du TL Winter. Tractages entre Huez, l’Oisans et Grenoble, campagnes d’affichages, deux concerts de soutien (afin de ne pas seulement s’opposer mais aussi proposer, fédérer), manifestations en mars 2024 et mars 2025 à l’Alpe d’Huez pour l’ouverture du festival.
Diffusez cette pétition à vos proches, vos cercles amicaux, familiaux et militants et parlez-en autour de vous. Le festival se déroulera du 21 au 28 mars 2026.
Nous pouvons dire STOP et faire entendre notre voix !
Ensemble, nous disons à l’Alpe d’Huez : Enjoy your last Tomorrowland !